viernes, 22 de febrero de 2008

poema 20

dice que no sabe del miedo de la muerte del amor
dice que tiene miedo de la muerte del amor
dice que el amor es muerte es miedo
dice que la muerte es miedo es amor
dice que no sabe


alejandra pizarnik

lunes, 18 de febrero de 2008

respiro para los cobardes

cómo tocarte si lo único que me queda es imaginar esa piel contra la mía, esa cicatriz turbia que te araña el vientre, tu cuello entre mis labios, esos ojos disolviéndose contra la ventana oscura y recién iluminada, esa sonrisa colgando de los labios como si de un milagro

miércoles, 13 de febrero de 2008

mojarse

los dedos, las manos, las muñecas, los codos, las rodillas, los labios, la nuca, los ojos, el vientre, los pechos, hasta el cuello. a veces hay que. aunque moleste o de rabia. aunque duela.

martes, 12 de febrero de 2008

Chanson pour oublier Dachau

Nul ne réveillera cette nuit les dormeurs
Il n’y aura pas à courir les pieds nus dans la neige
Il ne faudra pas se tenir les poings sur les hanches
jusqu’au matin
Ni marquer le pas le genou plié devant un
gymnasiarque dément
Les femmes de quatre-vingt-trois ans
les cardiaques ceux qui justement
Ont la fièvre ou des douleurs articulaires
ou Je ne sais pas moi les tuberculeux
N’écouteront pas les pas dans l’ombre qui
s’approchent
Regardant leurs doigts déjà qui s’en vont en fumée
Nul ne réveillera cette nuit les dormeurs
Ton corps
Ton corps n’est plus le chien qui rôde et qui ramasse
Dans l’ordure ce qui peut lui faire un repas
Ton corps n’est plus le chien qui saute sous le fouet
Ton corps n’est plus cette dérive aux eaux d’Europe
Ton corps n’est plus cette stagnation cette rancoeur
Ton corps n’est plus la promiscuité des autres
N’est plus sa propre puanteur
Homme ou femme tu dors dans des linges lavés
Quand tes yeux sont fermés quelles sont les images
Qui repassent au fond de leur obscur écrin
Quelle chasse est ouverte et quel monstre marin
Fuit devant les harpons d’un souvenir sauvage
Quand tes yeux sont fermés revois-tu revoit-on
Mourir aurait été si doux à l’instant même
Dans l’épouvante où l’équilibre est stratagème
Le cadavre debout dans l’ombre du wagon
Quand tes yeux sont fermés quel charançon les
ronge
Quand tes yeux sont fermés les loups font-ils le beau
Quand tes yeux sont fermés ainsi que des tombeaux
Sur des morts sans suaire en l’absence des songes
Tes yeux
Homme ou femme retour d’enfer
Familiers d’autres crépuscules
Le goût de soufre aux lèvres gâtant le pain frais
Les réflexes démesurés à la quiétude villageoise de
la vie
Comparant tout sans le vouloir à la torture
Déshabitués de tout
Hommes et femmes inhabiles à ce semblant de
bonheur revenu
Les mains timides aux têtes d’enfants
Le coeur étonné de battre
Leurs yeux
Derrière leurs yeux pourtant cette histoire
Cette conscience de l’abîme
Et l’abîme
Où c’est trop d’une fois pour l’homme être tombé
Il y a dans ce monde nouveau tant de gens
Pour qui plus jamais ne sera naturelle la douceur
Il y a dans ce monde ancien tant et tant de gens
Pour qui toute douceur est désormais étrange
Il y a dans ce monde ancien et nouveau tant de gens
Que leurs propres enfants ne pourront pas
comprendre
Oh vous qui passez
Ne réveillez pas cette nuit les dormeurs


Aragon 1947

lunes, 11 de febrero de 2008

me pregunto cómo lo verás tú. la luz de arena arañando los ojos, el humo entre los dientes, tu cuerpo caliente atrapado en el mío y nada que esperar. me pregunto qué piensas por las mañanas cuando golpea la certeza absoluta y hay que construir capa tras capa para poder levantarse y salir a la plaza y la camisa planchada contra el cuerpo, el pelo mojado, el agua de colonia por el cuello. en mi memoria es todo polvo. las calles se deshacen contra una luz sucia pero sé que es mentira.y los ojos tan claros que se llenan de niebla.

(me marcho pa trabajá y a veces tengo que falsamente sonreir, el viento me daba igual si a mi me lleva, lo que me queda está por venir, y una casa de cartón para poderte amar... y etcétera de los delinquentes)